BLOG DE THOTALEMENT MOTS
Sans queue ni tête
Comme une girouette
Je vous conte fleurette…
Grandeur et décadence
Pour ces petites villes de France
Des « vieux » à la pelle
Des jeunes qui se font la belle
Des supermarchés bondés
Des centres-villes désertés
Villes de passage, villes d’un soir
Demain matin, petit déj’ et puis au revoir
Villes dortoirs
Villes mouroirs
Quelques châteaux, pourtant, à visiter
Mais les enfants préfèrent Disney
Alors pourquoi s’arrêter
Quand une autoroute permet de contourner
Le rideau est tombé
Sur ces petites villes oubliées
Les acteurs ont quitté la scène
Ils ne restent que quelques âmes en peine
Vous pouvez mourir en paix
Personne ne viendra vous déranger.
Magalie Thotalement Mots
Dans le sable les mots écrits
Par la marée montante, s’oublie
Sur la page les mots notés
À l’encre ne pourront s’effacer
Sur la plage je retournerai
Jeter à l’eau mes mauvaises pensées
Et sur le papier j’écrirai
Celles que je ne veux pas oublier
Sur ma page divaguent des mots
Sous la pointe de mon stylo
Assis là au bord de la jetée
D’autres viennent se noyer.
Magalie Thotalement Mots
J'suis trop grand, trop brute
J'suis trop petit, invisible
J'suis trop gros, trop maigre
Je n’ai pas de copains, pas de copines
Ils disent
J'suis pas comme il faut
Trop intello, trop débile
Trop grande gueule
Trop timide, trop caïd
Je n’ai pas de copains, pas de copines
Ils disent
J'suis pas comme il faut
Pas sportif
Pas populaire, pas intéressant
Toujours le dernier choisi
Je n’ai pas de copains, pas de copines
Ils disent
J'suis pas comme il faut
Trop pauvre, trop riche
Trop pimbêche, pas assez classe
Dans tous les cas
Je n’ai pas de copains, pas de copines
Ils disent
J'suis pas comme il faut
Assis seul dans la cour de récré
Je regarde les autres jouer
L'école je ne veux plus y aller
Je n’ai pas de copains, pas de copines
Ils disent
J'suis pas comme il faut
Petit, tu n'es pas tout seul
Donne-moi la main, je t'emmène
Il y en a d'autres comme toi
Ensemble, faisons entendre nos voix
Pour ouvrir les yeux
Des copains, des copines
Tu es tout à fait comme il faut
Magalie Thotalement Mots
J’ai déposé mon cœur à tes pieds
Et en un coup, tu l’as envoyé promener
Je suis allée le rechercher
Dans tes mains, mon cœur j’ai confié
Et d’un geste, tu l’as écrasé et rejeté
Je suis allée le rechercher
J’ai mis mon cœur devant tes yeux
Et d’un regard, tu l’as écarté tant tu l’as trouvé hideux
Je suis allée le rechercher
J’ai mis mon cœur dans ton cœur
Et tu en as eu des haut-le-cœur
Tu me l’as renvoyé sans aucune douceur
Je suis allée le rechercher
Et je lui ai demandé de me pardonner
De l’avoir tant malmené
Mon pauvre cœur est déchiré
Plus jamais je ne le confierai
Mon cœur que tu as assassiné.
Magalie Thotalement Mots
Je suis accro à toi
Tu t’insinues en moi,
Et quand tu t’évapores
Ton manque me fait souffrir
J’ai besoin de ma dose
Tu es ma drogue,
Ma dépendance
J’ai essayé plusieurs fois
De me sevrer de toi
Mais à chaque fois, j’ai replongé
J’ai besoin de toi
Te sentir couler dans mon corps
Sentir le plaisir que tu me donnes
Il faut que je me soigne
Que je devienne clean
Que je m’éloigne
Tenir, ne pas céder à la tentation
La tentation
Si forte
J’ai craqué une fois de plus
Mon corps exulte
Mon âme vacille
Mon cœur explose
C’était ma dernière dose.
Magalie Thotalement Mots
Elle est là, allongée,
Sur le lit,
Son cœur est fatigué.
Lui à côté,
Veille.
Il l’accompagne dans son dernier voyage,
Il est sûr qu’elle sent sa présence.
Il lui prend la main,
Comme la première fois,
Qu’ensemble,
Ils sont entrés dans cette chambre…
Il la regarde,
Il ne voit pas ses rides,
Ses cheveux blancs,
Ses mains abimées par le temps.
Il la voit,
Comme la première fois,
Brune, souriante,
Son regard transperçant son cœur.
Une main sur son épaule,
Doucement s’est posée,
Son fils, leur fils
Assis à côté d’elle,
Sa main dans la sienne,
Ses larmes coulent,
Elle est partie…
Ils se sont tant aimés
Magalie Thotalement Mots
L'ennui,
Qu’y a-t-il de pire que l’ennui ?
Quand le monde continue à tourner ?
Quand j’ai oublié de monter ?
Mon ennui, ma prison
Ma honte, mon démon
Mon inutilité
Quand ma vie me passe… à côté
Alors tromper l’ennui, lui être infidèle
Un instant, j'ai cru l’avoir fui à tire-d’aile
Mais il me rattrape, me colle, s’accroche
Il m’enfonce jusqu’à ce que je décroche
Et je vois les heures se rallonger
Les minutes s’égrainer
Les secondes se prolonger
Mon ennui s’est installé
Mais dans un dernier effort
Je me cramponne encore
À l’envie de rompre avec ma mélancolie
Il faut que je trouve au fond de moi l’énergie
Me dire que c’est une mauvaise journée
Qu’après l’ennui renaîtra l’envie
Regarder le soleil se lever
Et reprendre le train de ma vie.
Magalie Thotalement Mots
Quand tout va mal
Choisi une étoile
Dans le ciel sombre
Et au petit matin
Tends la main
Pour sortir de l'ombre
Cueille ton étoile
Lève le voile
Éclaire ton chemin
Libère ton cœur
Tout en douceur
À la lumière du matin
Ouvre ton esprit
Rempli de gris
Laisse-le voler
Regarde devant
La vie qui t'attend
Il n'y a pas à hésiter
Avance lentement
Avance sûrement
Je suis près de toi
Je ne te lâcherai pas
J'accompagnerai tes pas
Aie confiance en moi
Arrête de penser
Laisse-toi guider
Par l'étoile qui flamboie
Magalie Thotalement Mots
Mon âme erre
Ici-bas, solitaire
J’étais jeune, j’étais fou
Je voulais m’amuser
Profiter, aller danser
Et c’est la mort qui m’a trouvé
Elle était au rendez-vous
Clin d’œil fatal
146 pierres tombales
Dans ce décor automnal
1ᵉʳ novembre 70
Pattes d’éph, chemises à fleurs
Des jeunes qui ne pensaient qu’au bonheur
Ils vivaient sans aucune peur
C’était l’euphorie jusqu’à 1 h 10
La boite de nuit était pleine
L’orchestre jouait à perdre haleine
Les corps sur la piste se déchainent
Le paradis est devenu enfer
Une étincelle s’est enflammée
Le feu s’est déclaré
La prison s’est refermée
Paniqué, on cherche de l’air
La pièce est remplie de fumée
Les tourniquets barrent l’entrée
Les sorties sont condamnées
Comme un capitaine de navire
L’orchestre continue de jouer
Ils vont se sacrifier
Pour nous accompagner
Les pompiers ont vécu le pire
Ils ont dû accepter
Leur impuissance à nous sauver
La discothèque avait brûlé
Je fais parti des inconnus
Ceux qui ne seront pas identifiés
À la fosse commune, je suis enterré
Personne ne viendra me pleurer
Mon âme erre
Ici-bas, solitaire
Magalie Thotalement Mots
Pour mémoire
Incendie de la discothèque le 5-7 à St-Laurent du Pont Isère
Nuit du 31 octobre au 1ᵉʳ novembre 1970
Le bleu du ciel des soirs d’été
Est encore troublé
Par cette montée de fumée
D’une poubelle, d’une voiture incendiée
Dans ce quartier
Où tu ne veux pas mettre les pieds
Ce soir, gronde la révolte
Branchée sur du 220 volts.
Le bleu du ciel des soirs d’été
Est encore troublé
Par ces agriculteurs esseulés
Qui pleurent leurs récoltes ravagées
Dans cette campagne
Dans ce désert entre mer et montagne
Ce soir, gronde la révolte
Branchée sur du 220 volts.
Le bleu du ciel des soirs d’été
Est encore troublé
Par ces âmes que l’on voit s’envoler
Camion contre voiture accidentée
Sur cette route éventrée
Jamais terminée, personne ne voulant payer les frais
Ce soir, gronde la révolte
Branchée sur du 220 volts.
Route de la mort, c’est ton surnom
Désert français, tel est ton nom
Quartiers, cités comme on te nomme
Dans ces émissions qui nous assomment
Tout le monde vous connait
Mais les hautes sphères gardent les yeux fermés
Vous inspirez peur, colère ou pitié
Mais qui voudrait être troublé
En regardant le bleu du ciel des soirs d’été.
Magalie Thotalement Mots
Les temps sont durs pour les rêveurs
Qui vivent dans la douceur
De leur monde inventé
Rien que pour leur liberté
Les temps sont durs pour les rêveurs
Qui imaginent les couleurs
Qu’ils pourraient utiliser
Pour peindre un monde enchanté
Les temps sont durs pour les rêveurs
Car ils savent dans leurs cœurs
Qu’ils vont devoir se réveiller
Et vivre dans la réalité.
Magalie Thotalement Mots
Je suis perdue
L’inspiration a disparu
C’est le vide, le néant
Sur ce grand écran blanc
Comment rebondir ?
Quel texte écrire ?
Quel sujet abordé ?
Quand tout m’a abandonnée
Retrouver le plaisir
Quelques lignes à écrire
Juste un peu de confiance
Pour repartir sans méfiance
Écrire rien, écrire tout
N’importe où
Après tout pourquoi pas
Écrire n’importe quoi
Ce qui passe maintenant
Dans ma tête un instant
Sans queue ni tête, défile
Tant pis pour le style
Et voilà comment remplir
Une page faite de délire
Pas très intéressant à lire
Mais écrite avec plaisir…
Magalie Thotalement Mots
Les idées passent
Les mots s'entassent
Ces lignes sont décousues...